Affichage des articles dont le libellé est coups de cœur. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est coups de cœur. Afficher tous les articles

mercredi 4 mars 2015

une simultanée à l'aveugle à la Régence

« Encore une page mémorable à ajouter aux fastes des échecs. Jeudi dernier 4 du courant, M. Harrwitz, qui devait jouer trois parties à la fois sans voir l’échiquier, a dépassé ses brillantes promesses. Après une lutte opiniâtre, il est resté vainqueur, battant ses trois adversaires, aux applaudissements répétés de la réunion nombreuse attirée par la rareté et l’intérêt de ce spectacle.
Pour cette solennité, le cercle des Échecs du café de la Régence avait ouvert ses portes. Dès huit heures du soir, une foule d’amateurs se pressaient en attendant l’heure du combat. Trois salons avaient été disposés.
Au milieu se trouvait une table avec un échiquier pour le joueur, et, dans les angles d’autres échiquiers où les assistants pouvaient suivre les coups et les répéter.
M. Harrwitz se tenait dans une petite pièce voisine, où, pendant toute la lutte, chacun a pu le voir, la tête appuyée dans sa main, diriger avec une merveilleuse lucidité les parties.
A neuf heures, les parties commencèrent. M. Harrwitz joua le premier ; chacun des joueurs répondit immédiatement, et pendant trois longues heures, les coups se succédèrent sans que, de la part de M. Harrwitz, il y ait eu un seul moment d’hésitation.
La partie N°2 fut la plus intéressante des trois, surtout au point de vue du problème à résoudre. L’adversaire de M. Harrwitz voulait, avant tout, l’embarrasser. Aussi commença-t-il une de ces parties serrées, inextricables, où toutes les pièces, enchevêtrées les unes dans les autres, offrent au joueur qui voit l’échiquier un aspect presque insaisissable.
Quels prodiges de mémoire n’a-t-il pas fallu pour suivre ce fil embrouillé ! Au vingtième coup pas un pion, pas une pièce n’étaient échangés ni pris, et cependant, comme dans les autres parties, sans s’y appliquer d’avantage, jouant même au besoin plus vite que son adversaire, M. Harrwitz a dénoué ce nœud gordien, et quand on est venu annoncer le mat forcé en cinq ou six coups au plus, des bravos ont éclaté de toute parts.
Un tournoi semblable avait été déjà autrefois soutenu en Angleterre par le célèbre Philidor, qui s’était, à son issue, senti pendant quelques jours tout épuisé et presque fou.
M. Harrwitz, au contraire, à la fin de la lutte, ne donnait aucun signe de fatigue, et déclarait se trouver parfaitement calme ».
 
Journal « La Presse » - édition du 9 mars 1858 (source Gallica BNF)

dimanche 15 février 2015

le mat de l'Opéra


Le mat de l'Opéra est l'achèvement de la partie du même nom, la partie de l'opéra, en référence à l'opéra de Paris, où elle fut jouée en 1858. Elle oppose Paul Morphy à deux amateurs d'un bon niveau, le duc Charles II de Brunswick et le comte Isouard, et est souvent présentée à des fins pédagogiques.

détail de la partie
1. e4 e5 2. Cf3 d6 3. d4 Fg4(?)
Selon les normes actuelles, 3. ... Cf6 est meilleur.
4. dxe5! Fxf3 5. Dxf3 dxe5 6. Fc4
Les Noirs ont joué deux fois un fou pour s'emparer d'un cavalier qui n'a été joué qu'une fois : Fc8-g4xf3 et Cg1-f3.
6. ... Cf6? 7. Db3! De7 8. Cc3!
Selon Steinitz, ce dernier coup est digne d'un grand maître. La plupart des grands maîtres modernes, confiants dans leur technique impeccable, auraient pris en b7 et gagné grâce au pion supplémentaire. Morphy, possédant un sens positionnel très développé, sait que le développement des Blancs leur procurera un avantage supérieur au gain d'un pion.
8. ...c6 9. Fg5
Les blancs contrôlent maintenant la colonne d et maîtrisent la diagonale a2-g8, ce qui suffit à un joueur aussi fort que Morphy pour gagner la partie. De plus, les pièces blanches sont actives, alors que les noires sont passives.
9. ... b5
10. Cxb5! cxb5 11. Fxb5+ Cbd7 12. 0-0-0! Td8 13. Txd7!
Il est remarquable que pratiquement tous les derniers coups soient accompagnés d'un point d'exclamation. C'est que l'avantage matériel des Noirs augmente sans cesse, mais les pièces noires deviennent de plus en plus immobilisées. Dès lors, l'avantage matériel est sans valeur.
13. Txd7 Txd7
14. Td1 De6
15. Fxd7+ Cxd7
Si 15. ... Dxd7, alors 16. Db8+ Re7 17. Dxe5+ Rd8 18. Fxf6+ gxf6 19. Dxf6+ Rc8 20. Txd7 Rxd7 21. Dxh8 et les blancs sont gagnants
16. Db8+!!
Morphy termine avec un magnifique sacrifice de dame :
16. ... Cxb8
17. Td8#

lien
le détail de la partie sur Chessgames

vendredi 13 février 2015

les coups de coeur

Un espace est réservé à un certains nombre d'éléments échiquéens par lesquels j'ai été séduit ou par lesquels je serai séduit; il peut s'agir d'un livre, d'une étude, d'une citation, d'une partie de grande qualité etc. 
Je pense qu'il va de soi que je ne peux pas ne pas faire profiter mes lecteurs de telles informations.